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Auto-école, ambulance, commerce… Dans les Hauts-de-Seine, cinquante lieux soupçonnés de dérives islamistes

« L’islamisme radical s’est développé dans les Hauts-de-Seine », alerte sans détour Alexandre Brugère, préfet du département. Cette déclaration, lancée en marge de la réunion de la CLIR (cellule de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire), ce lundi 26 mai 2025, résume la situation posée par les autorités, quelques jours après la publication d’un rapport sur les Frères musulmans, commandé par le gouvernement. Pour ce déplacement du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, le choix des Hauts-de-Seine n’avait rien d’anodin. Outre la proximité idéologique entre le préfet et le locataire de la place Beauvau, plusieurs établissements des Hauts-de-Seine ont été récemment ciblés par des décisions préfectorales pour des soupçons « d’entrisme islamique ». Dernier exemple en date à Colombes, où la préfecture a ordonné la fermeture d’un centre de langues pour des motifs « d’ordre idéologique et religieux ». À Nanterre, c’est le projet d’agrandissement d’une mosquée qui avait été stoppé quelques mois plus tôt.

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Des dizaines de structures suivies dans les Hauts-de-Seine

Autour de Bruno Retailleau et d’Alexandre Brugère, les représentants de l’État étaient nombreux : Urssaf, ARS, ou encore sécurité publique. Pendant près d’une heure, tous ont œuvré à établir une situation de la menace dans le département, croisant les données de terrain pour dresser un état des lieux précis des foyers de radicalisation.

Selon le préfet des Hauts-de-Seine, 51 structures – appelées « cibles » par la préfecture – font actuellement l’objet d’un suivi « actif » dans le département, tandis que 13 autres sont « mises en veille ». Celles-ci sont variées et couvrent un large spectre.

Dans un document consulté par actu Paris, elles concernent principalement des commerces (28), des associations cultuelles et culturelles (10), ou encore des auto-écoles, des taxis et des ambulances. « Autant de lieux où s’exerce un entrisme insidieux », dénonce Alexandre Brugère, qui affirme mener personnellement ce combat.

Une augmentation des contrôles

Lors de cette réunion, Alexandre Brugère a promis une intensification du rythme des réunions de la CLIR, à raison d’au moins une par mois « a minima », précise-t-on. Il s’est également félicité du nombre de contrôles déjà réalisés en 2025, équivalents à 70 % du total de l’année précédente.

Le préfet appelle également à une implication accrue des maires, en première ligne pour repérer les signaux. « Selon moi, le nombre de structures infiltrées par les Frères musulmans est bien plus élevé que ce que nous avons déjà identifié », prévient-il.

Colombes fait figure de cas emblématique. Le préfet cite notamment l’Institut Lissen, fermé récemment, où des « tapis de prière » et des « affiches représentant des figures humaines sans visage » ont été retrouvés – des éléments interprétés comme des indices d’un environnement radicalisant. Une mosquée de cette même commune fait également l’objet d’une « attention soutenue », annonce le préfet.

Une vigilance accrue, un front commun

De son côté, le ministre de l’Intérieur a insisté sur la nécessité d’une refondation de l’action de l’État, avec une approche résolument transversale. Ainsi, une nouvelle organisation va voir le jour. « Elle va reposer, un peu à l’image de ce qui a été fait sur le terrorisme, sur un chef de filât en matière de renseignement », a indiqué Bruno Retailleau.

Celle-ci sera confiée à Bertrand Chamoulaud, directeur national du renseignement territorial. En parallèle, la directrice des Libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l’Intérieur, Pascale Léglise, aura un « rôle de parquet administratif » et fournira une « expertise en matière d’entrave administrative ».

« L’objectif est de mieux coordonner les actions de terrain et d’intensifier la pression sur les écosystèmes islamistes »

Bruno Retailleau Ministre de l’Intérieur

« Ce combat se gagnera grâce au partage d’information »

Déployée sous une forme plénière mais aussi opérationnelle, la CLIR combine renseignement, coordination administrative, et action judiciaire. L’objectif est clair : détecter, prévenir et démanteler les foyers de radicalisation. « Ce combat se gagnera grâce au partage d’information, à l’implication des élus locaux, et à une mobilisation sans faille de tous les services de l’État », a martelé Bruno Retailleau.

Face à une « menace persistante », l’État affiche sa volonté « de tenir le cap », notamment dans des territoires densément peuplés comme les Hauts-de-Seine, qui comptent près de 1,6 million d’habitants. « Nous ne céderons rien à ceux qui veulent saper les fondements républicains », a conclu Alexandre Brugère.

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