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Pharrell Williams, Drake ou encore Rim’K. C’est à la lecture des hommages que l’on se rend compte de la trace laissée par un artiste. En 2011, DJ Mehdi, de son vrai nom Mehdi Faveris-Essadi, s’éteignait à l’âge 34 ans à la suite d’un accident dans son appartement du 10e arrondissement de Paris.
Treize ans plus tard, son meilleur ami, le réalisateur, Thibaut de Longeville, lui rend hommage dans une série documentaire, baptisée « DJ Mehdi – Made in France » disponible sur le site d’Arte.
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Du rap d’Île-de-France à la « French touch »
Durant sa carrière, le compositeur a travaillé avec les plus grands noms du rap français de cette époque : MC Solaar, Kery James ou la Mafia K’1 Fry. En 2000, l’album Les Princes de la Ville, avec 113, décroche deux victoires de la musique.
Après le rap, DJ Mehdi se lance dans la musique électronique et collabore avec les Daft Punk, Cassius ou Justice, ce qui le place parmi les artistes phares de la « French touch » (un courant musical de la fin des années 1990). Cette notoriété lui permet de jouer dans les plus grandes villes du monde lors de différents festivals, comme Coachella aux États-Unis durant quatre années de suite.
Cette passion pour la musique vient de sa famille, lui qui a continuellement baigné dans ce milieu. Né en 1977 à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Mehdi Faveris-Essadi grandit à Gennevilliers où sa famille est arrivée de Tunisie en 1964. Mais les premiers mois sont plus que difficiles, raconte Mehdi. « C’est la première famille africaine qui s’est installée dans la ville. À l’époque, les services sociaux ne savent pas trop comment faire. Ils les ont débaptisés de leur nom musulman pour leur donner des noms français ».
Un laboratoire musical dans sa chambre à Colombes
La famille décide de déménager à Colombes. C’est dans la chambre de cet appartement qu’il commence la musique. Il propose plusieurs bandes sons pour le groupe Ideal J du tout jeune… Kery James, qui commence à se faire un nom en Île-de-France.
Âgé de seulement 12 ans, il impressionne le monde du rap. Manu Key, le parrain du groupe, raconte sa première visite chez Mehdi, à Colombes. « Il nous fait venir dans sa chambre et à ce moment-là, on voit au moins 200 disques dans les bacs. On se regarde avec Kery et c’est du jamais-vu. Il avait deux platines avec une espèce de boîtes ».
Je me souviens de Mehdi à 12 ans. Chez sa maman à Colombes, il y avait des machines avec des fils qui pendaient et de la musique qui sortait.
Kery James ajoute qu’il avait « un sampler (ou un échantillonneur) qui ne ressemblait pas à un sampler. C’était un truc trafiqué, qu’il avait presque fabriqué lui-même ». Une version confirmée par Mehdi qui explique avoir retrouvé les plans d’un sampler et l’avoir confectionné lui-même à l’aide de « pièces détachées ».
« C’était notre savant fou »
Conquis par sa musique, les jeunes rappeurs originaires du Val-de-Marne se déplacent jusque chez lui dans les Hauts-de-Seine pour récupérer leurs cassettes. « Une à deux fois par semaine, on partait de Vitry jusqu’à Colombes pour aller voir Mehdi pour qu’il puisse nous faire nos instrus », explique Mokobé, membre du groupe 113. « Pour nous, c’était notre savant fou, on allait chercher notre potion chez le druide », abonde Rim’K, autre figure du groupe.
C’est ainsi que durant les années 1990 et du début des années 2000, la chambre de Mehdi devient le lieu de passage obligatoire pour récupérer sa cassette et ainsi faire de la musique. « Je me retrouvais le mercredi ou le samedi chez ma mère avec sept-huit personnes et je devais faire trois morceaux par jour », rembobine DJ Mehdi dans le documentaire qui retrace le parcours de cette personnalité des Hauts-de-Seine, emblème de la musique français à travers le monde.
La série documentaire DJ Mehdi – Made in France est disponible sur le site et le YouTube d’Arte.
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