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Gigafactories, Tropicalia, Canal Seine-Nord Europe : Les investissements marquant en 2025 dans les Hauts-de-France

Les gigafactories constituent un écosystème dédié à l’électromobilité

Véritable fer de lance de l’économie régionale en 2024, les gigafactories continuent d’investir en Hauts-de-France. Cinq méga usines vont fabriquer des cellules de batteries pour véhicules électriques et forment ce qu’on appelle désormais « la vallée de la batterie ». Elles représentent l’un des secteurs qui a investi le plus ces dernières années dans la région. Les montants concernent plusieurs milliards d’euros et les emplois liés sont de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers. D’ici 2026, Verkor et Prologium sortiront de terre dans le Dunkerquois, et à Douai (Nord), ce sera Envision.

ProLogium fabricant taïwanais de batteries s’implante lui aussi dans le Dunkerquois — Photo : Prologium

D’autres acteurs entrent également dans la danse comme le Norvégien Hydrovolt qui annonce en juillet l’implantation d’une unité de recyclage de batteries lithium-ion à Hourdain, dans le Nord. Et un peu avant l’été, c’est l’industriel coréen qui annonce vouloir investir 57 millions d’euros pour construire une usine d’électrolytes à Dunkerque. La concentration de ces différents acteurs crée un dynamisme apprécié à la fois par les acteurs politiques et économiques régionaux mais soulève deux points de tension : l’éventuelle pénurie de personnel et le manque de logements.

De plus, certaines gigafactories doivent en parallèle composer avec un éventuel dépassement technologique. En effet, ACC, inaugurée en 2023 à Douvrin (Pas-de-Calais), et la première à produire, a choisi la technologie technologie nickel-manganèse-cobalt pour ses cellules. Or, une année à peine après son lancement, elle doit déjà faire face un repositionnement stratégique. Sa technologie apparaît aujourd’hui dépassée. Développée en Chine, celle à base de LFP (lithium-fer-phosphate) s’avère moins coûteuse et inonde le marché. Conséquence : la coentreprise, portée par Stellantis, Mercedes Benz et Total, annonce en juin l’arrêt de son plan de développement.

Une autre réalité est également venue perturber la croissance des gigafactories dans la région : un retrait, en début d’année, du marché européen des véhicules électriques. Là aussi, de revirements opérationnels et stratégiques ont été observés dans la région. Et notamment, l’abandon du projet de coentreprise entre Stellantis et Orano, à Dunkerque (Nord). Annoncé fin 2023, ce projet prévoyait notamment la construction d’une usine de recyclage, qui devait valoriser l’ensemble des déchets provenant des gigafactories et ceux des batteries usagées, dès 2026.

Des salariés d’ACC dans l’une des usines du groupe. 1 800 recrutements sont prévus dans les Hauts-de-France pour l’usine de Douvrin — Photo : ACC

Le Canal Seine-Nord Europe avance grâce à l’Europe

Projet pharaonique de par son envergure (107 km de longueur, 4,5 m de profondeur et une largeur en surface de 54 m) et son enveloppe budgétaire (coût total estimé à plus de 5 milliards d’euros), le Canal Seine-Nord Europe va relier le bassin de la Seine à celui de l’Escaut et faciliter le transport fluvial. Au cours de l’été, la Commission européenne lui a octroyé un nouveau financement de 300 millions d’euros. Cette enveloppe, obtenue au titre du Mécanisme d’interconnexion en Europe (MIE), est destinée à la poursuite des travaux. Un an auparavant, ce sont 405 millions d’euros qui avaient été débloqués par la Commission.

La serre Tropicalia se voit confirmer son permis de construire

Tropicalia veut implanter une serre tropicale géante dans le Pas-de-Calais — Photo : Tropicalia

Cette serre géante de 20 000 m², prévue dans le Montreuillois (Pas-de-Calais), est sous les feux des critiques d’une association locale de défense de l’environnement. Depuis 2020, le Groupement de défense de l’environnement dans l’arrondissement de Montreuil (GDEAM) saisit le tribunal administratif de Lille pour faire annuler le permis de construire. L’association estime l’étude d’impact légère. La décision des juges est tombée cet été : le tribunal rejette la demande de l’association et confirme ainsi la délivrance du permis de construire. L’autre avancée majeure est l’intention ferme d’un investisseur de prendre en charge la totalité du projet, soit 80 millions d’euros.

Astrazeneca et OranoMed proposent de nouveaux traitements thérapeutiques

À l’occasion du 7e sommet Choose France, plusieurs investissements étrangers ont été annoncés, dont un certain nombre concerne les Hauts-de-France. Neuf projets importants ont été dévoilés. Parmi eux, Astrazeneca et ses 365 millions d’euros pour l’extension de son site à Dunkerque (Nord). Deux nouvelles lignes dédiées à la production de médicaments contre l’asthme vont être installées. Elles s’accompagneront de la création d’une centaine d’emplois. Autre entreprise à suivre en 2025, Orano Med qui se dote d’une usine à Onnaing, près de Valenciennes (Nord). Cet investissement de 29 millions d’euros lui permet de développer de nouvelles thérapies contre le cancer.

Roquette, ArcelorMittal, Mc Cain et Ecocem misent sur la décarbonation

En investissant 350 millions d’euros dans ses trois usines françaises, McCain va augmenter de 25 % sa capacité de production dans l’Hexagone — Photo : Pixabay

Les industriels présents de longue date dans la région investissent massivement dans leur décarbonation. À l’instar de Roquette (5 Md€ de CA et 10 000 salariés dans le monde), installé à Lestrem dans le Pas-de-Calais qui prévoit d’investir 350 millions d’euros pour réduire les émissions de ses sites industriels. Le géant sucrier Tereos n’est pas en reste avec ses 450 millions d’euros. Ils vont servir à réduire de 65 % les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités de ses sept sites dans la région. Pour ce faire, les process seront davantage électrifiés et la consommation d’énergie sera optimisée. Parmi les investissements colossaux, celui d’ArcelorMittal à Grande-Synthe, près de Dunkerque. L’aciériste va investir 1,8 milliard d’euros. À l’horizon 2030, son four à charbon sera remplacé par un four électrique. L’État a confirmé en début d’année sa participation à ce plan de décarbonation initié en 2022. Le montant de l’aide n’est pas précisé. Toujours dans le Dunkerquois, place à Ecocem qui veut doubler la taille de son usine de béton bas carbone d’ici 2026. Pour ce faire, l’entreprise dispose d’une enveloppe de 60 millions d’euros. Le géant canadien Mc Cain, spécialisé dans la frite surgelée, investit, quant à lui, 300 millions d’euros à Harnes (Pas-de-Calais) pour décarboner son site. Enfin, la multinationale américaine, multinationale américaine spécialisée dans les produits de nettoyage, d’hygiène et pharmaceutiques, Procter & Gamble a annoncé 50 millions d’euros pour son site d’Amiens (Picardie) qui voit ses capacités de production augmenter notamment par l’arrivée d’une nouvelle ligne de production, l’automatisation de la chaîne logistique et la digitalisation des opérations.

Conor O’Riain, directeur général Europe d’Ecocem, vendredi 12 juillet sur le site d’Ecocem Dunkerque — Photo : Julie Dumez

La Région finalise un contrat de deux milliards d’euros pour la mobilité verte

La signature du contrat plan Etat-Région en avril dernier vient sceller l’ambition d’accélérer le développement de l’industrie verte dans la région. En ligne de mire, la mise en place de réseaux de transports décarbonés à l’échelle du territoire. La Région et l’État se sont engagés à investir 693 millions d’euros chacun, portant le volume d’investissement à près de 2 milliards d’euros au total, en tenant compte des autres partenaires. 34 % de ce montant sont destinés au développement du réseau ferroviaire. Pour le portuaire, 415 millions d’euros vont être mobilisés et pour le fluvial, ce sont 236 millions d’euros. En vigueur jusqu’en 2027, ce contrat de plan doit aider la Région à remplir ses objectifs de décarbonation

Deux réacteurs nucléaires prévus à Gravelines en 2038

Première perspective du futur site industriel de la paire d’EPR2 prévue à proximité de l’actuelle centrale nucléaire de Gravelines (Nord). En fonction des études qui se poursuivent, ce premier plan sera amené à évoluer — Photo : Santer Vanhoof Architectes

Deux EPR nouvelle génération sont attendus à la centrale nucléaire de Gravelines, dans le Nord. La concertation publique a débuté en septembre et a duré quatre mois. Ce projet est symbolique aussi bien sur le plan économique (4 milliards d’euros d’investissement) que sur celui des ressources humaines (8 000 personnes seront mobilisées pour la construction). La centrale nucléaire de Gravelines est la première centrale d’Europe de l’ouest avec 6 unités de 900 MW chacune. Elle a produit 28,8 TWh en 2023, soit 9 % de la production nucléaire française, équivalant à 60 % de la consommation électrique des Hauts-de-France. Ce poids lourd économique régional représente 14 500 emplois directs, indirects et induits, dont 1 941 salariés directs et 1 800 salariés prestataires en moyenne. Les deux EPR vont offrir une capacité de production plus importante avec une puissance électrique individuelle de 1 670 MW.

Les aéroports régionaux poursuivent leur mue

L’aéroport de Beauvais (Oise) change de main. La Sageb (Société de gestion et d’exploitation de Beauvais), détenue à 51 % par la CCI Hauts-de-France et à 49 % par l’opérateur de transport Transdev, a cédé la gestion au groupe formé par Bouygues et Egis et ce, pour une durée de trente ans. Les repreneurs annoncent un projet d’investissement de plus de 300 millions d’euros. Parmi les travaux envisagés, la construction d’un nouveau parking de 1 800 places.

L’aéroport de Lille-Lesquin a annoncé un investissement de 100 millions d’euros pour des travaux de modernisation — Photo : ENIA Architectes

Même si l’année écoulée n’a pas été marquée par des annonces concernant l’aéroport de Lille, ce dernier poursuit ses ambitions de modernisation et de sécurisation. Avec un budget d’investissement estimé à 100 millions d’euros, l’aéroport de Lille, géré par Aéroport de Lille SAS, composé d’Eiffage Concessions et d’Aéroport-Marseille-Provence, entend répondre une hausse de fréquentation. Des lignes supplémentaires ont été mises en place et des travaux de réaménagement des parkings ont débuté.

Danone et Yamaha diversifient leurs activités

La liste ne saurait être exhaustive tant le tissu industriel régional est dense et tant le calendrier des investissements se succède. Parmi les incontournables qui feront encore l’actualité en 2025, on peut citer Danone qui investit 70 millions d’euros à Dunkerque. L’objectif affiché est la diversification de ses activités dans la nutrition médicale.

Dès cette année, quelque 45 000 moteurs pour vélos électriques vont sortir de l’usine Yamaha de Rouvroy, avant d’atteindre un rythme de 300 000 moteurs par an sous trois ans — Photo : Yud Pourdieu Le Coz Yud Pourdieu Le Coz

En Picardie à Rouvroy, Yamaha, fabricant de motos et de scotters, se lance dans la production de moteurs de vélos électriques. L’industriel japonais a consenti un investissement de 4 millions d’euros pour installer une nouvelle ligne de production d’une capacité de 300 000 moteurs par an.

Première installation pour Akiem, Picardie Granulation et FertigHy

Dans le Nord, parmi les projets à ne pas rater, on peut citer Akiem qui, avec 25 millions d’euros, installe son premier centre d’essais ferroviaire en France, à Ostricourt plus précisément. Dans la Somme, Picardie Granulation débloque 40 millions d’euros pour construire sa première usine de pellets. Avec une mise en service prévue courant 2025, elle projette une production, à pleine capacité de 100 000 tonnes de pellets par an, pour le marché des Hauts-de-France.

L’espagnol FertigHy arrive avec un investissement de 1,3 milliard d’euros et 250 emplois. Sa première usine de production d’engrais à faible émission de carbone commencera à produire à partir de 2030.

Galloo et Derichebourg Environnement valorisent des déchets

Le recycleur belge Galloo se dote d’un nouveau site en France, dédié au traitement des objets en plastique et métal — Photo : Capture écran Youtube

Côté Pas-de-Calais, à Harnes, le belge Galloo, spécialisé dans le recyclage et la revalorisation des déchets ferreux et non-ferreux (780 salariés, 700 M€ de CA) assoit davantage sa position dans les Hauts-de-France. Déjà présent à Halluin (Nord), avec un site spécialisé dans le traitement des plastiques techniques issus du recyclage des automobiles, de l’électroménager et de l’électronique, il se dote d’un nouveau site, moyennant 32 millions d’euros d’investissement, pour cette fois, broyer et trier des objets en fin de vie, contenant des métaux et des plastiques. Cette unité, qui rassemblera les toutes dernières innovations en matière de recyclage, traitera quelque 200 000 tonnes de matière brute à l’année.

L’entreprise française Akiem a inauguré mi-mai un premier atelier de maintenance de locomotives en France — Photo : Akiem

Près de Valenciennes, à Escautpont, c’est Derichebourg Environnement qui, fort d’une enveloppe de 18 millions d’euros, ouvre une deuxième usine en France de recyclage de câbles. Équipée des dernières technologies de tri, la ligne de production peut traiter jusqu’à 20 000 tonnes de câbles par an.

Derichebourg Environnement recycle des câbles à Escautpont (Nord) — Photo : Nadia Daki

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