
Il niait avoir « voulu faire du mal » à son fils, mais l’avait tué en le secouant en février 2019 : le père d’un nourrisson de deux mois prénommé Timothée a été condamné vendredi en début de soirée à cinq ans de réclusion par la cour d’assises des Hauts-de-Seine. Le père a reconnu des violences mais nié tout caractère intentionnel.
Les gestes reconnus « sont nécessairement guidés par la volonté d’atteindre physiquement l’enfant pour que cessent ses pleurs (et) ne peuvent constituer des gestes involontaires et maladroits », a tranché le président lors de la lecture du verdict. Il sera incarcéré à une date ultérieure.
Une campagne contre le syndrome des bébés secoués en 2022
La cour n’a pas suivi les réquisitions du parquet qui avait demandé à ce qu’il écope de huit ans de réclusion et qu’il soit incarcéré immédiatement à l’issue de l’audience. Nathanaël K., directeur financier de 43 ans, était jugé depuis lundi par cette cour pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineur de 15 ans par ascendant, crime qui lui faisait encourir trente ans de réclusion.
« La justice n’a que trop tardé dans ce dossier », avait déploré l’avocate générale pendant ses réquisitions au cours desquelles elle a répété inlassablement qu’il « n’y a eu ni négligence ni maladresse de la part de l’accusé (mais) un acte de violence positif qui a conduit à la mort de son enfant ».
Fin février 2019, l’accusé arrive aux urgences avec son bébé de deux mois, qu’il gardait alors que sa mère était partie à un rendez-vous médical, expliquant qu’il aurait fait un malaise. « Quand il sort du scanner, le médecin (…) nous dit qu’il y a beaucoup de sang dans le cerveau, qu’il a peut-être le syndrome du bébé secoué », relatait la mère, Aude Lafitte, en amont du procès, très émue.
L’association Action contre les violences infantiles (Avi) cofondée par la mère de la victime avait contribué à mettre le syndrome du bébé secoué sur le devant de la scène médiatique, les pouvoirs publics communiquant lors d’une campagne en 2022.
Le père avait plaidé l’accident
Timothée décèdera quelques jours plus tard, les médecins n’ayant pu le sauver. Alors que son fils est encore hospitalisé, le père disparaît, avant de revenir à l’hôpital. Après avoir d’abord menti, il confessera avoir secoué son fils « deux ou trois secondes pour qu’il se taise ».
Lors de l’audience, il reconnaît les faits et évoque « trois ou quatre mouvements » sur une durée entre « cinq et dix secondes », mimant un secouement de haut en bas. Pour autant, cet homme qui a grandi dans un climat empreint de protestantisme, qui s’est maintes fois blâmé pour la mort de son enfant à la barre, a évoqué la piste de l’accident lors de son interrogatoire. « Je n’ai jamais voulu de mal à Timothée », a-t-il assuré, invoquant « l’accumulation de la fatigue, de l’anxiété, des mauvais choix ».
La cour a néanmoins écarté la possibilité de la requalification des faits en homicide involontaire – un délit -, évoquée dans une question subsidiaire posée par son avocat Xavier Autain. « Ces violences représentent la pire des trahisons, de la confiance évidente qu’on place dans (…) un papa, qui ne devrait être là que pour protéger », a asséné dans sa plaidoirie Me Céline Lasek, avocate de la mère, qui dénonce le « voile de déni » aveuglant l’accusé.
L’équipe contact92.com vous propose ce post qui traite du sujet « Actualités Hauts-de-Seine ». Le site contact92.com est fait pour publier différents posts sur la thématique Actualités Hauts-de-Seine publiées sur le web. Cette chronique est reproduite du mieux possible. Si par hasard vous souhaitez apporter des modifications sur le thème « Actualités Hauts-de-Seine », vous êtes libre de joindre notre journaliste responsable. En visitant de façon régulière nos contenus de blog vous serez informé des prochaines annonces.