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Hauts-de-Seine. « Trois semaines de dingue » : dans la peau de Gabriel, ramasseur de balles à Roland-Garros

Ses cheveux noir corbeau en mèche sont constamment déplacés par la légère brise. Au fond du court n°13, Gabriel Amouretti effectue un mouvement régulier après chaque point : replacer sa chevelure. « On représente le tournoi, il faut bien paraître ». D’apparence anodine, ce geste fait pourtant partie des habitudes de cet adolescent de 15 ans, membre d’une caste convoitée par tous les jeunes amateurs de tennis. Depuis quelques jours, le licencié du Tennis Club de Boulogne-Billancourt (TCBB), dans les Hauts-de-Seine, épouse le rôle de ramasseur de balles à Roland-Garros, dans le 16e arrondissement de Paris. Sa silhouette encore frêle se meut sans problème sur l’ocre. Courses, réflexes, adresse… Il fait sien du champ lexical d’un monde ultraspécialisé, construit pour correspondre aux besoins d’un des sports les plus profitables. Actu Paris l’a rencontré dans les entrailles de Roland-Garros, entre les courts n°7 et n°9, là où les ramasseurs de balle profitent d’un moment de détente avant d’être sollicités.

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Sélectionné après plusieurs tentatives

« J’étais en cours ce matin, là j’arrive sur le site, et je risque de terminer de tard », confesse l’adolescent, élève de seconde dans un lycée de Boulogne-Billancourt. Contrairement à d’autres jeunes, Gabriel poursuit sa scolarité. Non sans mal. « Ce n’est pas évident d’être concentré. On sort des courts lessivés, et il faut remettre cela chaque jour. Mais c’est un travail que beaucoup nous envie », reconnaît-il.

Ce privilège, il l’a acquis dans la souffrance. Trois tentatives ont été requises. Et encore. La sélection n’a pas été tâche aisée. Repêché, l’adolescent n’avait pas les faveurs des recruteurs de la Fédération française de tennis (FFT). « On m’a dit finalement que j’avais eu des notes suffisantes. C’était un peu inespéré », se remémore-t-il sur un fauteuil de l’espace de repos.

« Inespéré » mais pas dénué de logique. Car dans sa famille, on brûle de tennis depuis des générations. « On avait même une joueuse de tennis professionnelle dans les années 1930 », précise-t-il pour contextualiser. Grands-parents, parents… Tous ont repris le flambeau. Pour le jeune homme, honorer une présence à Roland-Garros s’avérait presque « une obligation » pour eux, mais aussi pour lui.

A 15 ans, Gabriel Amouretti vit son premier Roland-Garros en tant que ramasseur de balles. Un événement
À 15 ans, Gabriel Amouretti vit son premier Roland-Garros en tant que ramasseur de balles. Un événement « unique ». (©AG/ actu Paris)

Réflexes, vitesse et habileté

« J’ai toujours été très sportif. Mais j’ai un peu arrêté la compétition. Je me suis consacré davantage à la boxe », glisse-t-il. Le noble art lui apprend l’art de l’esquive et des réflexes. « Pour être ramasseur, il faut être très instinctif, car les balles arrivent vite. Je me déchire la main quand je rattrape un service à 200 », assure-t-il.

Pourtant, sur le terrain, Gabriel ne bronche pas. Illustration lors d’un match du premier tour entre l’Argentin Francisco Cerundolo et le Canadien Gabriel Diallo. Les services de ce dernier, régulièrement mesurés à plus de 200 km/h, arrivent sur la bâche. Attentif, l’adolescent doit réaliser un geste rapide pour réceptionner la balle jaune. Tout sauf simple.

Le lancer de balles, si caractéristique des ramasseurs, effectué par Gabriel.
Le lancer de balles, si caractéristique des ramasseurs, effectué par Gabriel. (©AG/ actu Paris)

Mais il s’agit d’une action importante en vue des prochaines échéances. Car le moindre détail compte dans l’évaluation des « encadrants ». Et la concurrence est rude. Ce qui ne l’effraie pas.

« Je suis toujours jovial et gentil. Je n’aime pas trop le côté compétition. Je suis solidaire. Maintenant, bien sûr que j’aimerais ramasser lors de la finale »

Gabriel, 15 ans Ramasseur de balles à Roland-Garros

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Une « colonie » de trois semaines

Mais les songes ne se matérialisent pas constamment. Et Gabriel le sait : « je veux juste profiter. En plus, j’ai la chance d’être avec des potes ». Outre les quatre autres licenciés du TCBB présents à Roland-Garros, il a fait connaissance avec des « gens de partout ». « C’est trois semaines de dingue. On est comme dans une colonie. Il y a même des personnes d’Australie et de Chine », indique-t-il.

Entre deux matches, Gabriel se détend et rigole dans la salle des ramasseurs de balle. Un baby-foot a même été installé. Mais le dénominateur commun de tous ces jeunes reste la passion du tennis.

« Tu ne peux pas venir ici si tu ne pratiques pas et tu n’aimes pas ce sport »

Gabriel

Au total, 6 000 personnes ont tenté les sélections des ramasseurs de balle en 2025, selon le partenaire BNP Paribas. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Depuis le début du 21e siècle, 120 000 jeunes âgés de 11 à 15 ans ont participé à ces évaluations.

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