
Passer son permis dans les Hauts-de-Seine relève aujourd’hui du parcours du combattant. Face à une pénurie d’inspecteurs, les candidats se heurtent à des délais d’attente parfois démesurés. Une constat qui met les auto-écoles sous pression et les élèves dans l’impasse. Face à cette crise, les syndicats ont tiré la sonnette d’alarme. Le lundi 10 mars 2025, plusieurs d’entre eux se sont rassemblés devant la préfecture de Nanterre pour réclamer « une amélioration urgente du système d’attribution des places d’examen » et surtout, l’affectation rapide d’inspecteurs supplémentaires dans le département. Mais un mois plus tard, rien n’a bougé, ou presque. « On est toujours au point mort », déplorent les professionnels du secteur, dont certains disent être au bord de l’asphyxie. Les élèves aussi subissent de plein fouet les conséquences de cette situation. « J’attends depuis huit mois », témoigne Loïc, 19 ans, auprès d’actu Paris. Une attente interminable pour ce jeune actif, freiné dans sa recherche d’emploi faute de permis en poche.
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« Une attente démesurée »
« C’est stressant, j’ai l’impression que tout est bloqué », souffle Loïc. Cela fait déjà deux ans que ce jeune habitant de Puteaux est inscrit dans une auto-école. Après un premier échec, il attend depuis plus de huit mois qu’un créneau se libère. Une attente interminable qui pèse lourd sur ses épaules. « Je me sens responsable d’avoir raté la première fois… Maintenant, je suis coincé », confie-t-il. Une situation d’autant plus pesante qu’il travaille dans le bâtiment, un secteur où le permis est souvent indispensable. « J’enchaîne les petits boulots, mais rien de stable. Aujourd’hui, avoir le permis, c’est presque un luxe », reconnaît-il
Un constat partagé par Ibraïma Kouyaté, délégué patronal de l’Unidec 92, principal syndicat des auto-écoles. « Certains de nos élèves attendent même depuis un an pour passer le permis, s’indigne-t-il, c’est une attente démesurée ». Une situation amplifiée pour les élèves redoublants. Et la frustration est d’autant plus grande lorsqu’un candidat ne se présente pas à l’examen : « Cela bloque un créneau qui aurait pu profiter à quelqu’un d’autre ».
Et plus les délais s’allongent, plus la tension monte. « On se fait harceler de messages au quotidien », soupire Ibraïma Kouyaté. Pour ce professionnel, la situation devient ingérable. « On ne peut pas tout faire : assurer les heures de conduite, organiser les plannings d’examen et gérer la frustration des élèves, aussi compréhensible soit-elle ».
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Une profession en manque de personnel
« Nous ne sommes plus que 15 inspecteurs sur le département, alors que la cible fixée est de 30. Il nous manque la moitié des effectifs », alerte Ibraïma Kouyaté. Une baisse des effectifs qui a des conséquences directes : des créneaux d’examen au compte-goutte et une organisation rendue quasi ingérable pour les professionnels du secteur.
D’autant plus que la répartition des places d’examen a récemment été revue. Les créneaux sont désormais attribués en fonction du nombre réel d’élèves en formation dans chaque établissement. En théorie, un système plus équitable. En pratique, un casse-tête pour les petites structures qui peinent à obtenir suffisamment de dates. « On travaille toujours plus pour toujours moins de places », regrette Ibraïma Kouyaté, lui-même gérant d’auto-écoles à Levallois-Perret et Puteaux.
Des renforts à venir
Face à la grogne qui monte, le préfet des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère, a décidé de s’emparer du dossier. Selon les informations d’actu Paris, il suit la situation de près et aurait annoncé l’arrivée prochaine de renforts. Six inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière (IPCSR) devraient être affectés dans le département dès le mois de mai. Une annonce accueillie avec prudence par la profession, car ces nouveaux agents ne seront opérationnels qu’en septembre, une fois leur formation achevée. « Nous avons besoin de solutions immédiates, pas dans six mois », martèle Ibraïma Kouyaté
Car si depuis ses prises de fonction, Alexandre Brugère s’est saisi de nombreux dossiers, comme la délinquance dans le parc social ou le trafic de drogue, il ne peut jouer qu’un rôle d’intermédiaire pour celui-là. En effet, c’est bien le ministère de l’Intérieur qui a la main sur les recrutements. « C’est le seul préfet que j’ai rencontré en 35 ans de métier et qui s’intéresse vraiment à ce problème, souligne le délégué de l’Unidec. On espère vraiment qu’il saura faire bouger les lignes ».
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Le malaise ne se limite pas aux Hauts-de-Seine. À Paris comme dans toute la petite couronne, la situation est tout aussi tendue. La Seine-Saint-Denis est aussi un « département sinistré » comme le confiait à actu Paris Louisa Mebarki, déléguée départementale du syndicat Unic 93. Selon Ibraïma Kouyaté, ce serait même toute l’Île-de-France qui serait saturée. Malgré tout Loïc ne perd pas espoir, et espère obtenir un créneau « dans les prochaines semaines ».
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