La Flûte enchantée, à l’affiche de l’Opéra Bastille en novembre, ne comprend plus, dans sa distribution, d’enfants de ce chœur. Une décision prise à la suite de l’enquête ouverte à l’encontre du directeur de l’institution, accusé de harcèlement moral et sexuel par cinq femmes.
L’Opéra de Paris «a suspendu son partenariat avec la Maîtrise des Hauts-de-Seine», a-t-il annoncé vendredi, alors qu’une enquête a été ouverte à l’encontre de son directeur suite à des plaintes pour harcèlement sexuel, moral et agression sexuelle.
L’Opéra de Paris «a suspendu son partenariat avec la Maîtrise des Hauts-de-Seine dans l’attente des retours des audits et des recueils de témoignages que la Maîtrise a engagés», a déclaré l’institution, interrogée par l’AFP. Le directeur de la Maîtrise, Gaël Darchen, 54 ans, est visé par cinq plaintes, déposées par cinq femmes, pour harcèlement sexuel et moral, et agression sexuelle pour l’une d’entre elles. Des accusations qu’il conteste. Une enquête a été ouverte et confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), selon le parquet de Nanterre.
Créée en 1985, soutenue par le département, la Maîtrise des Hauts-de-Seine (650 chanteurs de 5 à 30 ans, répartis dans 12 ensembles) était le chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris depuis 1995. Conséquence: l’opéra La Flûte enchantée, à l’affiche de l’Opéra Bastille en novembre, ne comprend plus, dans sa distribution, d’enfants de ce chœur, mais des enfants de l’ensemble allemand Aurelius Sängerknaben Calw, selon le dossier de presse transmis à l’AFP. Le Théâtre des Champs-Élysées (TCE), de son côté, accueille cette saison deux productions (Dialogues des carmélites, Le Chevalier à la rose) auxquelles participe le chœur de jeunes adultes «Unikanti» habituellement dirigé par Gaël Darchen: le TCE a indiqué à l’AFP qu’il maintenait sa collaboration avec le chœur pour lui marquer «son soutien», mais, ce, «sans la présence» de son chef au sein du théâtre.
Selon Radio France et Le Canard enchaîné, qui avaient révélé les faits, les femmes accusant le directeur de la maîtrise étaient toutes majeures au moment des faits dénoncés. Ils avaient fait état d’une vingtaine de témoignages, notamment d’ex-élèves de la Maîtrise, versés au dossier. Contactée par l’AFP, la Maîtrise a détaillé avoir mis en œuvre «plusieurs actions depuis juillet»: «mise en retrait du directeur de la Maîtrise», «lancement d’un audit interne», «information sur l’existence d’une cellule d’écoute».
Elle a en outre affirmé «maintenir des relations de confiance avec l’ensemble de ses partenaires artistiques, institutionnels et financiers associés aux actions mises en œuvre» et a assuré que «les maîtrisiens s’investissent pleinement à la préparation des futurs spectacles qui auront lieu à partir de fin novembre, quel que soit le partenaire».
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