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« Mieux vaut perdre une élection que perdre son âme » : Alexandre Brugère, un préfet contre l’islamisme

Nommé dans les Hauts-de-Seine, ce fidèle de Gérald Darmanin alerte sur l’entrisme islamique à quelques semaines des municipales.

Entrer dans le bureau d’Alexandre ­Brugère suffit à saisir l’essentiel de l’homme. Une table de travail nue, ou presque. Seuls quelques dossiers y sont empilés, avec méthode. Posé là, en évidence, « Les territoires conquis de l’islamisme », de Bernard Rougier – manifeste silencieux de son combat pour la ­République. À côté, une tasse aux armoiries d’Angers rappelle ses attaches régionales. Sa compagne est originaire de Saint-Lambert-la-Potherie. Et depuis juin 2022, il est le suppléant de la députée (Renaissance) du Maine-et-Loire, Nicole Dubré-Chirat. Sur les étagères, des écussons : police, ­sapeurs-pompiers, DGSI. Enfin, plus discrets mais bien présents, des photos et dessins de ses enfants.

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S’était-il un jour imaginé à ce bureau du 24e étage de la tour de la préfecture des Hauts-de-Seine, surplombant La Défense ? « Non, coupe-t-il net. C’est une succession d’événements qui m’ont conduit ici. » À sa naissance, en 1987, tout le portait ailleurs. Une famille modeste – un père agent immobilier, une mère coiffeuse, puis vendeuse –, deux sœurs aînées qui arrêtent tôt leurs études, et un HLM comme premier décor. « Je suis le fruit de l’école républicaine, nous confie-t-il. C’est ce qui m’a permis de m’élever socialement. » Au lycée, la mère d’un ami lui parlera de l’université Paris-­Dauphine. Il sait qu’il n’a pas le « capital culturel » pour prétendre à une prépa. Peu importe. Il fonce, porté par la conviction qu’il lui faudra faire plus d’efforts que les autres.

Fidèle de Darmanin

Il en ressortira avec un master en finance et en politique générale, avant de démarrer dans le privé, comme consultant dans un cabinet de conseil en stratégie et management, Eurogroup Consulting. Il y croise la route de Michel Bettan, spin doctor de Xavier Bertrand, qui, en 2012, lui dit : « Ça serait intéressant que tu le rencontres. » Le rendez-vous est pris : 7 heures, Starbucks de Vaugirard – non loin du nouveau siège de l’UMP. « Il me bluffe par sa rapidité intellectuelle », nous raconte Alexandre ­Brugère. Une complicité naît aussitôt. Deux ans plus tard, il nomme le jeune homme directeur de son cabinet à ­l’Assemblée nationale. Puis vient la campagne des régionales dans les Hauts-de-France. « Tu vas être mon directeur adjoint, lui annonce alors Bertrand. Un autre mec sera avec toi, vous devriez bien vous entendre. Prends un café avec lui ! » Ce « mec », c’est Gérald Darmanin.

Mai 2017, le téléphone de Brugère sonne. « Allô ? C’est Gérald. J’aimerais que tu viennes avec moi pour t’occuper de la réforme de l’État. » De manière « élégante et amicale », nous dit-il, il quitte la région (et Xavier Bertrand) pour rejoindre Bercy. Aux côtés du ­néoministre de l’Action et des Comptes publics, il met notamment en place le controversé prélèvement à la source. « Qui s’en plaint aujourd’hui ? Je parle du fonctionnement, non des impôts », nous lâche-t-il, non sans humour. Puis direction Beauvau, lorsque Darmanin est nommé ministre de l’Intérieur. « Il n’y a pas d’autres ministères où votre rôle opérationnel est aussi important ! » En 2023, il est nommé directeur de cabinet du ministre. C’est ainsi qu’il devient préfet, « sans jamais l’avoir un jour envisagé ».

Ses mots frappent. Vestiges de l’Intérieur, où il a appris à trancher, sans trembler. « Durant les émeutes, à 2 ou 3 heures du matin, il fallait envoyer nos hommes d’un quartier où ça allait mal vers un autre où ça allait très très mal. » Seule respiration : sa famille. « Quand je ne travaille pas, je suis avec eux. » Avec sa femme, ils attendent un nouvel enfant. Verra-t-il plus son père que les autres ? Il nous confesse : « Je n’ai pas été autant présent physiquement que je l’aurais voulu. » Pourtant, il ne regrette rien. Jamais il ne s’est senti aussi utile qu’aujourd’hui. Ainsi, à l’approche des municipales, il a réuni tous les maires de son département pour les alerter sur les dangers de l’entrisme islamiste – son combat. « Je leur ai dit : mieux vaut perdre une élection que perdre son âme. » Cette ambition dévorante ne le pousse-t-elle pas à voir plus loin ? « Non ! » répond-il avec vigueur, avant d’ajouter : « Mais, vous n’êtes pas obligé de me croire. »

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