
« Nous sommes comme Sisyphe, condamnés à pousser éternellement un rocher qui retombe immanquablement au pied de la montagne ». C’est par cette métaphore évocatrice que Georges Siffredi, président (LR) du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, a résumé la séance du vendredi 11 avril 2025, consacrée au vote du budget primitif (BP) 2025. Un budget inédit pour l’un des départements les plus riches de France… mais qui voit fondre son excédent comme neige au soleil. Malgré une opposition unanime contre le texte, celui-ci a été adopté par la majorité départementale. Une adoption qui acte une réalité : pour la première fois depuis des années, le département devra tailler dans ses dépenses.
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Un excédent divisé par sept en trois ans
Il y a encore cinq ans, en 2020, les Hauts-de-Seine affichaient un excédent budgétaire de près de 700 millions d’euros. En 2025, ce dernier tombe sous la barre symbolique des 100 millions. Une chute vertigineuse qui oblige la collectivité à revoir ses priorités et à faire des choix. « Nous sommes au pied du mur », a reconnu Georges Siffredi.
En toile de fond, une loi de finances 2025 que le président dénonce : « l’État a choisi de faire peser sur les autres le poids du redressement des finances publiques ». Et pour cause, les départements sont mis à contribution à hauteur de 40 % de l’effort de 2,2 milliards d’euros demandé aux collectivités locales par l’État. Le tout dans un contexte de précarité croissante, avec un effet « ciseaux » — hausse des dépenses sociales et baisse des recettes — dénoncé de longue date dans le département.
Plusieurs coupes pour l’année 2025
Pour rééquilibrer les comptes, plusieurs mesures d’économies ont été annoncées, à hauteur de 33 millions d’euros par rapport à 2024. Le festival Chorus, rendez-vous culturel emblématique, sera suspendu en 2025. Le dispositif Pass + à destination des collégiens sera recentré afin de « ne pas faire doublon avec les aides de l’État et de la Région », précise le président du département. Les dispositifs de solidarité seront également optimisés, tout en maintenant leur niveau de financement. Par ailleurs, une réduction ciblée des dépenses énergétiques est à l’ordre du jour.
Malgré ces ajustements, « la réalisation de ces économies ne sera pas suffisante pour compenser la hausse de nos dépenses sociales ». Pour la première fois, le budget consacré aux solidarités dépassera le milliard d’euros, soit 62 % des dépenses réelles de fonctionnement. En raison de ce contexte, les Hauts-de-Seine – comme 71 des 104 départements – n’appliquera pas l’augmentation de 1,7 % du Revenu de solidarité active (RSA).
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Les mesures de solidarité ont d’ailleurs cristallisé une partie des échanges lors du vote du budget. En 2025, le département des Hauts-de-Seine contribuera à la péréquation nationale à hauteur de 352 millions d’euros (contre 49 millions en 2021), un mécanisme destiné à réduire les inégalités entre territoires. Malgré tout, l’opposition notamment Patrick Jarry (DVG), ancien maire de Nanterre, a une nouvelle fois dénoncé la gestion sociale du département.
Des accusations balayées par Georges Siffredi, chiffres à l’appui : « À titre de comparaison, la Seine-Saint-Denis perçoit 300 millions d’euros au titre de la péréquation, alors que ses dépenses de solidarité représentent 53 % de son budget de fonctionnement, contre 62 % pour nous. Donc je n’ai pas de leçon à recevoir sur le volet social ».
Un niveau d’investissement maintenu
Côté investissements, le département maintient le cap : 550 millions d’euros seront mobilisés en 2025, un niveau stable par rapport aux années précédentes. L’objectif était de poursuivre la construction de collèges, développer les équipements sportifs et culturels, améliorer les voiries et les infrastructures de transport, et renforcer les pôles sociaux.
Malgré la volonté affichée de maintenir un haut niveau d’investissement, le président du département appelle à rester « lucide ». Georges Siffredi alerte : « Tout laisse à penser que les décisions étatiques qui nous touchent de plein fouet ne sont qu’une mise en bouche ». Face à ces incertitudes, le département prévoit une nouvelle fois de recourir à l’emprunt, à hauteur de 400 millions d’euros.
Une stratégie déjà mise en œuvre en 2024 pour faire face à la conjoncture financière défavorable. « La baisse des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), autrement appelés “frais de notaire”, conjuguée à une croissance de la TVA quasi nulle, représente un manque à gagner évalué à plusieurs millions d’euros », a rappelé Pierre-Christophe Baguet (LR), vice-président chargé des finances et maire de Boulogne-Billancourt.
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