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Ouverture à la concurrence des bus RATP : qui est ATM, le géant italien qui arrive dans les Hauts-de-Seine

Ciao les bus de la RATP. D’ici 2026, la régie publique parisienne va dire au revoir à son monopole historique sur toutes les lignes de bus de Paris et de petite couronne. Île-de-France Mobilités (IDFM) avait annoncé la fin du contrat pour la RATP en mars dernier au profit du groupe franco-allemand Transdev et de l’italien ATM. Ce jeudi 10 avril 2025 dans la soirée, le conseil d’administration de l’autorité régulatrice d’IDFM, présidé par Valérie Pécresse, a voté en faveur de cette décision.
Le choix d’un opérateur transalpin, détenu à 100 % par la municipalité de Milan, avait créé la surprise. Les élus d’opposition régionale et les syndicats de la RATP s’étaient agacés d’une « vente à la découpe du service public », qui plus est, à une entreprise étrangère. Mais qui est ATM (Azienda Trasporti Milanesi), le géant italien des transports en commun?

Pour rappel, en mars 2026, le groupe récupérera officiellement et pour cinq ans 18 lignes de bus circulant dans le sud des Hauts-de-Seine, notamment à Issy-les-Moulineaux, Clamart, Malakoff, Vanves et Meudon. Près de 750 salariés équivalents temps plein vont par ailleurs être transférés de la RATP vers ATM.

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Série de revers

L’opérateur venu de Lombardie est bien connu en Italie puisqu’il gère environ 160 lignes de bus, quatre lignes de trolleybus, 17 lignes de tramway et cinq lignes de métro à Milan. ATM est aussi présent dans 90 autres communes italiennes et, depuis 2008, à Copenhague au Danemark et 2023 à Thessalonique en Grèce.

Cette implantation dans l’Hexagone est une grande première pour celui qui essuyait jusque-là les insuccès. En 2022, ATM s’était allié avec Egis, filiale de la Caisse des Dépôts, en créant un groupement momentané d’entreprises baptisé Atemis. Les deux candidats avaient présenté une offre pour la gestion des lignes automatiques 16 et 17 du Grand Paris Express. « L’ambition : devenir un opérateur de référence des métros en France », aspiraient-ils. Il s’agissait du premier contrat d’exploitation ouvert à la concurrence par IDFM. Prévu pour une durée de sept ans, avec trois années optionnelles, il comprenait l’exploitation d’environ 55 km de lignes de métro. Il englobait surtout la mise en service et gestion de la gare Saint-Denis Pleyel, la plus grande gare du métro francilien inauguré en juin 2024 en présence d’Emmanuel Macron notamment. Ce contrat d’exception a finalement été attribué à Keolis en octobre dernier.

La filiale de la SNCF est aussi passée devant Atemis pour la gestion de la ligne 18 du métro parisien.

L’offre que nous avons présentée a su répondre aux attentes exigeantes d’Île-de-France Mobilités […]. Intervenir dans un environnement urbain aussi stratégique que celui du Grand Paris est une vraie fierté.

Arrigo Giana Directeur général du groupe ATM

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Jouer à armes égales la concurrence étrangère

Dans une interview accordée au journal italien Corriere della Sera, le PDG d’ATM, Arrigo Giana, avait souligné en 2023 son ambition de transformer la société publique en une entreprise multinationale de mobilité. La compétition pour les lots de lignes à Paris représentait une opportunité de « 3 à 400 millions d’euros de recettes par an ».

Si Arrigo Giana veut apporter de nouveaux leviers de croissance à son groupe, c’est avant tout pour répondre à la concurrence étrangère. « Aujourd’hui, 15 % du 1,1 milliard de revenus d’ATM proviennent de l’étranger. Nos grands concurrents internationaux, comme les trois géants français des transports publics, réalisent en moyenne près de la moitié de leur chiffre d’affaires hors de leur marché national. Nous voulons combler ce fossé », avait-il prévenu en ajoutant : « La taille est cruciale pour investir dans l’amélioration des services et la réduction des émissions, ainsi que pour jouer à armes égales les concurrents étrangers. L’année prochaine, la concession des transports publics de Milan pourrait être mise en adjudication.« 

En outre, le contexte économique marqué par la crise sanitaire et la crise énergétique pousse ATM à jouer des coudes pour rester dans la course. « Le trafic de passagers est toujours inférieur de 15 à 20 % à celui d’avant la Covid, tandis que le coût de l’énergie a baissé mais reste deux fois et demie plus élevé qu’il y a deux ans. Et, contrairement à d’autres pays, en Italie, le risque énergétique est supporté par l’entreprise, avec les conséquences imaginables pour la stabilité financière de nombreuses entreprises de transports publics locaux », avait fait savoir Arrigo Giana.

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S’améliorer continuellement

L’arrivée de l’Italien sur 18 lignes de bus en Île-de-France devrait donc permettre au groupe de souffler financièrement. Ce jeudi, le vote au conseil administratif d’IDFM, marque la fin d’une série noire pour ATM. Les tentatives infructueuses auront tout de même permis au groupe de s’entraîner pour mieux s’insérer sur le marché des transports parisiens, l’un des plus denses du monde. « La compétition vous pousse à vous améliorer continuellement », pense d’ailleurs le PDG du groupe fier de pouvoir comparer le réseau de transports publics de Milan à ceux d’autres capitales européennes. « Seuls Paris et Londres nous surpassent en termes de réseau souterrain, tandis qu’en ce qui concerne les transports de surface, nous sommes plus avancés », reconnaissait-il en 2019 dans les colonnes de la Repubblica.

Les ouvertures à la concurrence des transports publics en Île-de-France ne font que commencer. Sept lots de lignes de bus de Paris intra-muros doivent encore être présentés avant les lignes de Transilien et du métro qui s’étaleront jusqu’en 2040. Le temps pour les candidats de muscler leurs jeux avant d’entrer sur les terrains allant de la voie de bus au chemin de fer.

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