Personne ne voulait rater « l’événement » de ce dimanche 12 janvier 2025 à Boulogne-Billancourt. Alors, les fidèles de l’église Notre-Dame de Boulogne se sont déplacés tôt pour être sûr d’avoir une place. Mais dès 10h15, alors que le rendez-vous était fixé à 11 heures, il était impossible de pénétrer dans l’édifice religieux. Des « tout le monde se fait refouler » se font même entendre dans les allées, alors que certains attendent encore des proches.
À l’extérieur, les bénévoles chargés de l’organisation de la journée proposent aux « retardataires » de se diriger vers les deux salles et l’espace extérieur aménagés pour l’occasion afin de suivre en direct la messe d’élévation faisant de Notre-Dame de Boulogne une basilique mineure, la première des Hauts-de-Seine. Au total, ils sont plus de 1 500 à s’être déplacés ce dimanche.
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« Dans une vie, ça n’arrive qu’une fois, voire jamais »
Installées sur un banc dans une rue bloquée pour l’occasion, Amélie et Bénédicte ont suivi la messe sur une télévision. Malgré une matinée très fraîche avec des températures à peine supérieures à 0°C, les deux étudiantes en histoires ont savouré « ce moment d’histoire ». « Le froid a ajouté un petit plus à cette journée qui nous permettra de s’en souvenir dans plusieurs années », confessent-elles. Habituées des messes, elles assurent avoir fait le déplacement pour avoir « une histoire à raconter à leurs petits-enfants ».
Valérie et Vincent, eux, ont eu « le sentiment d’être privilégiés », car ils étaient aux premières loges pour assister à cette messe unique. « C’est rare de voir une élévation d’une église à une basilique. Dans sa vie, ça n’arrive pas toujours, voire jamais », expliquent les retraités.
Bien que très heureuse pour Notre-Dame de Boulogne, Michelle se montrait encore plus joyeuse pour sa ville de toujours. « C’est un moment historique pour Boulogne », souligne-t-elle.
Le curé Roger Villegas promu recteur
En effet, avec cette élévation, Boulogne-Billancourt devient la première ville des Hauts-de-Seine et la 176e en France à posséder une basilique sur son territoire. Une fierté pour le père et curé Roger Villegas, devenu recteur ce dimanche 12 janvier. « Avec cette élévation, c’est une nouvelle page de l’histoire de notre basilique qui s’ouvre », affirme-t-il avec le sourire jusqu’aux oreilles auprès d’actu Paris.
C’est une fois dans une vie qu’on vit un tel moment. Pour moi, en tant que prêtre et tant qu’homme, c’est un grand accomplissement.
Boulogne, une ville historique et un important lieu de pèlerinage
L’idée d’élever l’église en basilique a germé dès 2019 lors du 700e anniversaire de Boulogne-Billancourt. « C’est l’église qui a donné le nom à la ville », rappelait ce dimanche matin Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre. C’est lui-même qui s’est occupé de faire les démarches auprès du Vatican. La demande a été déposée « le 10 mai 2024 » et acceptée dès le mois suivant par le « Saint-Père » qui a été chaleureusement remercié durant la messe.
Pour que la requête soit acceptée, fallait-il encore réunir les deux conditions nécessaires : avoir une histoire au sens propre du terme et une histoire culturelle, explique à actu Paris Pierre-Christophe Baguet le maire (LR) de Boulogne Billancourt, présent à la messe. Et elles sont intimement liées, assure l’édile. C’est le roi Philippe le Bel qui, après le mariage de sa fille en 1308 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), décide de créer un lieu de pèlerinage marial plus proche de Paris. Son choix se porte sur Boulogne, en raison de sa proximité avec la Seine. Depuis, la ville la plus peuplée des Hauts-de-Seine reste un important lieu de pèlerinage. Des pèlerins qui occuperont désormais « la majorité du temps » du recteur Roger Villegas.
Après cette journée « de fête », la basilique va subir d’importants travaux, estimés à 12,5 millions d’euros, dont les trois quarts seront pris en charge par l’État et la région Île-de-France. La dernière partie sera payée par la ville à hauteur de trois millions d’euros. « Il y a énormément de travaux à faire, notamment sur l’extérieur avec les vitraux, la flèche ou des pierres de taille », précise le maire. Pour ce chantier, la ville va pouvoir compter sur le savoir-faire d’ouvriers ayant travaillé sur Notre-Dame de Paris.
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