Une enseignante d’EPS du collège des Ormeaux de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) a été agressée par des anciens élèves ce mardi 25 mars.
« Nous ne sommes plus en mesure d’assurer pleinement la sécurité de nos élèves. » Au collège des Ormeaux de Fontenay-aux-Roses, la communauté éducative tire la sonnette d’alarme après l’agression d’une enseignante d’EPS ce mardi 25 mars.
L’agression s’est déroulée à l’extérieur de l’établissement scolaire, alors que la professeure était « en charge de sa classe », indique une tribune collective des personnels enseignants. Leur collègue a été agressée après avoir demandé à des anciens élèves du collège de partir et confisqué leur ballon.
« Ils l’ont attaquée verbalement puis physiquement. Après de nombreuses insultes, les agresseurs lui ont sauté dans le dos, se sont accrochés à son cou dans un but de strangulation, et lui ont asséné plusieurs coups en la poursuivant sur une cinquantaine de mètres; ils ont jeté ensuite son sac et son contenu dans la boue », poursuivent les personnels enseignants.
Le rectorat a annoncé que la protection fonctionnelle de l’enseignante a été mise en œuvre et qu’une procédure disciplinaire est en cours pour l’un des agresseurs, encore élève du collège. Une cellule d’écoute pour les enseignants et les élèves a été activée.
« L’institution toute entière qui est visée »
L’agression s’est déroulée devant 78 collégiens. La tribune collective assure que certains d’entre eux ont encouragé les agresseurs: « C’est bien fait pour elle, cette sale p*te ». D’autres élèves sont sous le choc. Deux collègues sont intervenues et l’une d’entre elles a été blessée alors qu’elle essayait de récupérer le téléphone d’un agresseur qui filmait la scène. La police municipale est intervenue.
« Au lendemain de ces événements glaçants, l’ensemble de la communauté éducative du collège est en profonde sidération. Par cette agression, c’est l’institution toute entière qui est visée et le statut de professeur qui est remis en cause », indique la tribune.
Les enseignants réclament plus de moyens. « Nous, enseignants et personnels d’éducation ne sommes plus en mesure d’assurer pleinement la sécurité de nos élèves ». Dans un communiqué consulté par BFMTV, l’académie de Versailles s’est dit « pleinement mobilisée pour garantir des conditions de travail sereines aux équipes éducatives » et « sera particulièrement attentive à la situation de cet établissement dans le cadre du déploiement du plan Tranquillité scolaire ».
« Elle a pris un sacré choc »
La ministre de l’Éducation nationale a adressé un message à la professeure d’EPS pour lui présenter tout son soutien. De même pour le préfet des Hauts-de-Seine Alexandre Brugère qui a pu échanger avec elle au téléphone dans la matinée de ce vendredi 28 mars.
« Elle va bien physiquement, mais mentalement, elle a pris un sacré choc », indique-t-il sur BFMTV.
Ce dernier précise que les jeunes agresseurs étaient connus des services de police. « C’est évidemment un drame pour nous tous que des jeunes en arrivent à cette extrémité, alors qu’ils n’ont que 13 ou 14 ans. La vraie question qui doit être posée, de mon point de vue, c’est celle de la place des parents », déclare Alexandre Brugère.
Le préfet des Hauts-de-Seine confirme qu’une procédure judiciaire est en cours. « Les faits reprochés sont extrêmement graves, l’agression a été très violente et c’est à la justice d’évaluée la peine associée (…) Je souhaite que la réponse de la justice soit forte en interrogeant la question de la responsabilité parentale », conclut-il.
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